Anthropologie de la santé

Parmi les exercices spécifiques conçus pour les équipes soignantes, nous proposons un travail fondé sur l’anthropologie de la santé. Cela peut sembler surprenant ; qu’est-ce que les anthropo-logues auraient à nous apprendre qui puisse servir aux soignants sur le terrain ?

L’anthropologie permet de se rendre compte de nos préconceptions que l’on considère neutre, objective ou scientifique. Entre le savoir dont l’équipe soignante est dépositaire et les patients, il y a un écart similaire à celui que l’anthropologue rencontre entre lui, savant « civilisé », et le peuple « primitif » qu’il veut étudier. Cet écart aboutit généralement à un dialogue de sourds. La position que trouve l’anthropologue pour parer à cet écueil peut aider le médecin à résorber l’écart et rendre possible la compréhension mutuelle.

Le dialogue de sourds entre le médecin et le patient prend souvent la forme d’un conflit, au moins larvé. Dans ce cas, soit le médecin essaie de ruser pour imposer son diagnostic face à un patient récalcitrant, soit le patient va voir ailleurs et fait son marché auprès du médecin qui comblera ses attentes.

 

Pour éviter le conflit, le discours relativiste est une solution commode, mais pauvre, et qui ne fait qu’amplifier le malentendu. Les outils de l’anthropologie nous permettent de proposer une approche matricielle, structurale, de toutes les conceptions étiologiques et de toutes les stratégies thérapeutiques logiquement possibles. Lorsque l’on parvient à identifier la représentation de la maladie dans laquelle on se situe et s’intéresser à celle de l’autre, on peut dès lors entrer dans un processus de compréhension mutuelle. Le travail réflexif permet également d’opérer des variations sur sa propre conception. L’explicitation des conceptions de la maladie et le jeu des variations permettent de construireavec le patient une expertise desamaladie et, par conséquent, une stratégie thérapeutique qu’il suivra.

L’un des intérêts majeurs de ce type d’exercice est qu’il s’inscrit pleinement dans l’esprit de la loi de 2002 relative aux droits du patient. La loi stipule que « le patient a le droit de consentir librement à toute intervention du praticien professionnel moyennant information préalable (art. 8, § 1er). » Or « le patient a droit, de la part du praticien professionnel, à toutes les informations qui le concernent et peuvent lui être nécessaires pour comprendre son état de santé et son évolution probable (art. 7, § 1er). » L’exercice proposé ici offre une matrice qui rend possible un dialogue et une relation entre le médecin et le patient qui permettent d’aboutir à un véritable consentement éclairé.

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